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Interview de Peroline, étudiante kinésithérapeute en Espagne

Rencontrez Péroline dans son interview filmée ! Étudiante en 3ème année de kinésithérapie à Madrid en Espagne, elle nous raconte son choix de départ, sa vie d’étudiante en santé expatriée, son parcours et ses ambitions ! Toute l'équipe d'Happyblouse tient à la remercier pour le temps qu'elle nous a accordé.

Est-ce que tu peux te présenter brièvement ?

Bonjour, je m'appelle Peroline Robert. Je suis en troisième année à l'Université européenne de Madrid en kiné et je suis spécialisée en orthopédie. Mes études sont en français et en anglais. Tous mes stages sont à réaliser dans des cliniques privées ou des hôpitaux à Madrid en Espagne et à la fin de mes études, le but, c'est de faire une équivalence et de rentrer travailler en France.


Dans quel domaine de la santé est-ce que tu évolues ?

La kiné orthopédique, c'est très général. Ça me permet d'avoir une approche plus globale que si j’avais pris une spécialité en sport qui est beaucoup plus précise. J'aimerais bosser au début en traumatologie dans un centre hospitalier pour pouvoir être dans une équipe multidisciplinaire et finir de me former et ensuite me mettre en libéral, en uro- gynécologie ou en pédiatrie. Donc faire des spécialités plus tard.
Le projet, c'est plus avoir une formation générale pour finir ma formation et ensuite faire des spés et me mettre en deuxième partie de carrière en libéral.


Combien d'années d’études il te reste à faire ?

Il me reste trois semestres exactement.


Pourquoi as-tu choisi la kinésithérapie ?

Je suis allé en kiné parce que j'ai essayé de faire médecine en France et à la fin du premier semestre avec la quantité de travail, je me suis dit que je n'allais jamais y arriver. Ce que j’aime également en kiné est que l’on voit l'évolution d'un patient comparé aux médecins. On va le revoir plusieurs fois par semaine et pendant plusieurs semaines d'affilée. C’est aussi très gratifiant parce qu'on aide les gens au quotidien et on voit une évolution qui est concrète d'un point A à un point B. C'est bien parce qu'il y a de l'écoute, du soin et on est quand même dans l’équipe paramédicale, on a le statut de personnel de santé et ça j'aime bien.


Comment se passe ce parcours d’étudiant en santé à l’étranger? Pourquoi avoir choisi l’Espagne ?

J'ai choisi l'Espagne pour la langue, puisque l'espagnol est malgré tout parlé dans plusieurs pays du monde et que c'est la langue que j'avais étudiée au lycée. Ensuite, ce n'est pas trop loin de la France et j'ai choisi Madrid plus qu'une autre ville d'Espagne parce que c'est la capitale, ça bouge et il y a de nombreuses choses à faire. Vous pouvez y passer quatre ans sans vous ennuyer. Je pense que c'est celle qui a le plus d'opportunités pour sortir, rencontrer des étudiants internationaux, faire des musées etc. Aussi, l'Espagne a des accords avec la France en tant que pays de l'Union européenne et surtout en tant qu'universités européennes. Donc pour faire des équivalences, c'est plus facile, ayant exactement le même nombre de crédits ECTS. Et l'université européenne propose même des cursus avec des cours en français, notamment pour la première année. Je trouvais ça rassurant de ne pas arriver dans un cursus où on avait 100 % des cours en espagnol.


Et à la fin quel est ton diplôme ?

À la fin, j'ai un diplôme de "grada official de physio" et il faut juste faire une traduction du diplôme pour avoir l’équivalence. C'est-à-dire l’envoyer à un organisme agréé qui va valider les crédits ECTS. Ensuite, il faut s'inscrire aux commissions de kiné en France et être admis en fonction des quotas de chaque région. Globalement, c’est beaucoup de démarches administratives!


Est-ce que tu aurais des conseils à donner pour des gens qui hésitent encore à se lancer dans les études de kinésithérapie ?

Faire de la kiné, c'est faire des stages dans pleins de spés différentes. J’ai pu remarquer que l'approche des patients et le traitement sont très différents en fonction des spés et du milieu d'exercice donc il est très important de voir un peu tout. Entre en France et à l'étranger, moi, je conseillerai toujours de tester en France en premier. La PACES c’est dur, mais c’est très rapide et c'est hyper bien pour apprendre à travailler. Et on voit vraiment la différence entre ceux qui sont en Espagne qui ont fait médecine et ceux qui sortent du lycée sur la capacité de travail, l'apprentissage etc. Mais ensuite, je pense que si on veut vraiment être kiné et qu'on ne peut pas en France, partir à l'étranger, c'est une super solution puisque ça fait quatre ans à l'international. En même temps, on n'est pas loin et on a des super profs. Ça permet de voir deux systèmes de santé qui sont totalement différents, qui ne fonctionnent pas du tout pareil.


Est-ce que toi, il y a des choses qui t’ont un peu surprise, auxquelles tu ne t’attendais pas quand tu as commencé à étudier ?

Je m'attendais à ce que ce soit comme ça. Je ne pensais pas qu'on avait autant de connaissances dans les diagnostics. Malgré le fait que je connaissais un peu la kiné avant de commencer mes études, je savais qu'on avait beaucoup de connaissances en anatomie, mais je ne pensais pas qu'on avait une si grande connaissance sur les pathologies. C'est-à-dire qu'on apprend vraiment les pathologies et les traitements parce que c’est hyper important dans le traitement musculaire, on a besoin de connaître le système global. Je ne pensais pas du tout qu'on avait une approche aussi globale du corps humain, mais c'est plus une bonne surprise qu'une mauvaise surprise. Et ensuite, c'est plus dans la gestion des différences entre privé et public, la gestion des patients et le fait que dans certains cabinets, c'est vraiment de l'électro thérapie. Le patient est 100 % autonome et ça, c'est un peu partout pareil, mais il y a des cabinets qui sont réellement là pour engranger de l'argent et d'autres cabinets qui sont dans le traitement et l'accompagnement des patients. Avec mes différents stages, j'ai pu voir différents types de prises en charge et cela montre qu'il faut quand même faire un peu attention sur le centre qu'on choisit, parce qu' en fonction des tuteurs, ce sera différent. Et c'est pour ça aussi que je sais que je vais rentrer travailler en France puisque le système de santé espagnol est très différent et les kinés ont beaucoup moins de liberté, ils ont beaucoup moins de place. Il faut être beaucoup plus compétitif, beaucoup plus rentable, etc. Alors qu'en France avec l'assurance maladie, ça permet d'exercer avec beaucoup plus de liberté.


C’est à partir de quelle année que tu peux te spécialiser ?

En gros, l'université européenne, c'est l'une des universités en Espagne qui est la plus complète. Au début de la deuxième année, on peut choisir de se rajouter une matière et donc de prendre une spécialité en plus, mais ce n'est pas obligatoire. Il y a deux spés différentes, c'est la spé sport ou la spécialité thérapie manuelle. Moi, je savais que je ne voulais pas choisir la spé sport étant très spécifique : des entorses, des blessures, des traitements des membres inférieurs. Alors que la thérapie manuelle, c'est une approche vraiment plus globale et surtout, on fait ça sur trois ans. Pendant un an, on reste centré sur une partie du corps: en première spé, on a tout le tronc qui est détaillé, tous les membres supérieurs en deuxième année, tous les membres inférieurs en troisième année. Ainsi ça permet réellement durant un an d'approfondir toute une partie du corps. En stage, il y a une vraie différence entre les étudiants ayant pris la spécialité sport qui est très spécifique ou la spécialité thérapie manuelle! J’ai également pu choisir une spécialité en plus, ça m'a rajouté que 4h de cours par semaine. Cette spécialité m’aidera dans le cadre de mon TFG, l'équivalent de mon mémoire de fin d'études. Elle m’a également déjà beaucoup aidée dans mes stages. Et ensuite moi, j'aimerais en fait exercer le métier de kiné, ce qui va me permettre de me spécialiser tout au long de ma carrière. Au début, j'aimerais bosser en trauma dans les hôpitaux pour finir de me former. Et ensuite, j'aimerais faire une spécialité. La spécialité qui m’intéresserait est l'uro-gynécologie avec toutes les questions autour du pré et post-partum. Donc faire un master sur un ou deux ans. Ce qui est intéressant, c'est que les masters en kiné, c'est le vendredi, samedi et dimanche matin, un week-end par mois. Pour valider ce master, il suffit d’écrire un mémoire sur l’année. Cela nous permet de bosser à plein temps et d'avoir notre master en plus pendant un an. Ainsi, avec un peu d'organisation, c'est faisable. Et j'hésite encore entre la gynéco et la pédiatrie pour le développement moteur des enfants handicapés. Je viens de finir un stage de trois mois en uro gynéco, j'ai adoré et il faut maintenant que je trouve un stage de pédiatrie pour voir si ça me plait ou pas. Je sais qu’il y a une partie de la pédiatrie qui me plait, mais tout ce qui est pédiatrie respiratoire je n’aime pas du tout. Donc avoir une spé me permettrait quand même d'exercer en évitant cette partie-là ou sinon de faire une autre spécialité. Et puis on verra aussi avec le temps, avec toutes les différentes expériences que je vais avoir au fur et à mesure.


Quelle est ta relation avec les blouses médicales ?

Nous, on a une blouse bleue, donc la couleur des kinés avec "universités européennes" brodée sur le côté pour nos cours de pratique avec un pantalon de pratique qui nous sont passés en première année. C'est un haut de l'université qu'ils nous donnent en première année qu'on garde pour les quatre ans et ensuite en stage, on a une blouse blanche comme pour les tenues d'hôpital normales avec un pantalon et un haut. Et là aussi, il a encore écrit “université européenne” et je pense que l’on est obligé de mettre cette blouse-là parce qu'on représente l'université. Donc tous les différents étudiants que j'ai vus en stage avaient la même blouse. Et en plus, ça permet un premier contact avec les patients puisque justement, ils sont habitués à avoir des étudiants. Mais par contre, quand je fais des stages en France, on est obligé d'avoir notre propre blouse. Donc, quand on exerce en hôpital, ils peuvent les fournir, mais par contre, quand on passe en cabinets libéraux, on doit avoir notre blouse et je pense qu'on est obligé d'avoir une blouse neutre. C'est -à -dire que je ne pourrais pas arriver avec ma blouse de l'université au stage cet été. C'est mieux d'avoir une tenue sobre, c'est un peu l'achat que tout le monde fait quand il finit ses études ou qu'il commence à faire des stages.


Est-ce que tu as déjà vu la différence en portant une blouse ou pas de blouse déjà avec tes patients ?

En fait, lorsqu'on est en kiné, on ne voit jamais nos patients sans blouse. Même les tuteurs, quand j'étais en stage, que ce soit à l'hôpital ou dans les cabinets, arrivent à 9 h, ils se changent dans les vestiaires, chacun met sa blouse et après, on passe la journée avec notre blouse. On n'est pas du tout pas comme les médecins, ce n'est pas une blouse qu'on met par-dessus des affaires, c'est vraiment une tenue.


Quelles sont tes ambitions professionnelles après ce master, après cette dernière année ?

Je pense que je voudrais directement rentrer en France parce que le temps de faire mon équivalence, je peux toujours faire des remplacements. Ensuite, je veux partir six mois en humanitaire en tant que kiné et du coup ça me laisse un an avant de me mettre à travailler et je sais que j'aurai mon équivalence à ce moment-là. Et surtout pour commencer à travailler en Espagne, il faut aller dans les mutuelles parce qu'il n’y a de la place que là-bas et ils ne paient pas bien et ça m’obligerait à faire de la kiné qui n’est pas du tout la kiné que moi, j'aime exercer: c'est-à-dire passer dix minutes avec ton patient sur une séance de 1h, et ce n'est pas du tout ce que je veux. Et puis moi, je suis partie en Espagne, mais je sais qu'à partir du moment où je suis diplômée, je rentre en France.

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