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Interview de Véronique Grochowski, dentiste

Que faites-vous ? Quel est votre parcours ?

Je suis le docteur Véronique Grochowski, je suis diplômée de l’université de la réunion et je pratique depuis au moins 30 ans. Je fais de l’omnipraticie et de l’orthodontie, c’est-à-dire que je m’intéresse à la santé bucco-dentaire de manière assez large et que je travaille également à l’alignement des dents et des mâchoires. 

Qu’est-ce qui vous a poussé vers ce choix de métier ?

Je pense que depuis assez jeune, j'avais la fibre pour soigner les gens, cela faisait partie de mes envies. Jusqu’au concours de médecine, je ne m’étais pas vraiment décidé quant à ma spécialité, il a fallu faire un choix. Ce n’est réellement qu’à ce moment que je me suis destiné à la médecine dentaire. 

Quels sont les avantages et inconvénients dans votre métier ?

J’aime le fait de pouvoir soigner des patients, c’est très gratifiant, j’aime le contact. On améliore leur qualité de vie. La beauté du métier est qu’on leur rend littéralement le sourire. Un des aspects moins positifs du métier est le stress, à cause des horaires, de longues journées éprouvantes, mais aussi le stress du patient qu’il peut te transmettre malgré lui. Lorsque l’on pratique un acte que l’on sait douloureux, le stress est particulièrement présent, on veut bien faire les choses sans pour autant faire mal au patient. Lorsque l’on intervient en profondeur, ce n’est pas toujours possible. 

Est-ce que l’empathie fait partie des qualités du dentiste ?

L’empathie est présente, mais il faut savoir la gérer, il en faut, c'est certain, mais il faut réussir également à se détacher un peu pour pouvoir soigner correctement. J’ai personnellement beaucoup d’empathie et je sens que cela peut me bloquer sur certaines interventions. Il faut de la compassion, je dirai, et pas trop d’empathie. Mais je pense que c’est vrai pour la plupart des professions médicales lorsque l’on veut rester efficace et professionnel.
D’ailleurs, afin de garder un certain détachement, on évite de soigner les membres de sa famille. Lorsque cela arrive, on réagit différemment qu’avec un patient lambda.

Est-ce que vous avez déjà été témoin de grandes avancées dans le monde dentaire ?

Oui, la profession a beaucoup évolué, notamment au niveau des matériaux utilisés pour les prothèses notamment. L’informatique et le numérique ont fait leur entrée et font maintenant partie du quotidien. Pour ma part, j'ai un peu de mal avec l’outil informatique, mais je le constate avec les jeunes sortis de l'école, ils font un travail remarquable grâce à ça.
L’informatique n’intervient pas directement dans la pratique, ça reste avant tout un métier manuel. Maintenant dans tout ce qui entoure la pratique, le numérique devient presque incontournable, que ce soit dans l’imagerie, pour la prise d’empreinte par exemple, en prothésie dentaire également.

Quelle est la bonne fréquence pour se rendre chez le dentiste ?

Je dirais que ça dépend surtout des patients, c’est au cas par cas. Pour les patients avec une belle dentition, sans problème, sans caries, une à deux fois par an semble raisonnable. Pour d’autres, je recommande une visite tous les trois mois. Mais personnellement lorsque j’interviens, je donne toujours un rdv à 6 mois pour faire un suivi donc je vois la grande majorité de mes patients au moins 2 fois par an. La visite à 6 mois permet de voir s’il n’y a rien de nouveau. Plus un problème est détecté tôt, plus l’intervention est bénigne et rapide. Je préfère voir souvent des patients et ne constater aucun problème plutôt qu’ils viennent en urgence à cause de la douleur, là, c'est souvent un peu tard.

Quels sont les motifs de visite les plus fréquents ?

Comme je donne des visites à 6 mois, la bonne nouvelle, la plupart sont des visites de contrôle, j’ai très peu d’urgences. D’ailleurs dans la profession, on voit de moins en moins d’urgence ou le patient vient car il n’a pas pu dormir de la nuit à cause de la douleur. Il y a une amélioration globale de la santé bucco-dentaire, c’est encourageant.

Il y a une vraie différence en termes de santé bucco-dentaire entre le début de votre carrière et maintenant ?

Oui, tout à fait, il y a moins de bouches dans des états dramatiques. Il y a les programmes de prévention à destination des enfants qui ont aidé, je pense. On observe une meilleure hygiène.

Est-ce qu’il y a des professions particulièrement à risque pour les dents ?

Je dirais que certains sports le sont donc pour ceux qui pratiquent en tant que professionnels ou même en tant qu'acteurs sont concernés. Il s’agit des sports de contact, des sports de glisse et les sports extrêmes. Cependant, en termes professionnels aujourd’hui, avec un bon suivi dentaire, je ne pense pas qu’il y en ait dont il faut se méfier.

Quelles sont les pratiques à éviter pour conserver une bonne hygiène bucco-dentaire ?

On parle du tabac, c’est certes nocif pour les gencives, mais surtout pour l’organisme. Cependant, la consommation de soda est pour moi bien plus néfaste. Le mélange de l’acidité, du sucre allié au gaz carbonique, attaque les dents. Chez les enfants, ça créé rapidement des caries et ça leur fait prendre de mauvaises habitudes.

Quels sont vos critères pour choisir une blouse dentiste ?

Depuis peu, je fais attention à l’esthétique de la blouse. Je m’intéresse à la coupe de celle-ci à sa couleur, je ne la vois plus seulement comme un habit fonctionnel, j’essaie de trouver un vêtement qui me plaît. Depuis la crise du covid je m’efforce de trouver des blouses qui se détachent entièrement, ça m’évite d’avoir à l’enlever par la tête et potentiellement avoir mon visage au contact d’un vêtement contaminé. Je trouve ça un peu triste aujourd’hui d’avoir une blouse blanche lorsque l’on voit toutes les couleurs qui existent. 

Est-ce que tu constates des différences dans la manière dont est enseigné le métier aujourd’hui ?

Je ne trouve pas qu’il y ait de grandes différences, non, le métier reste globalement le même. Les procédés changent, certaines techniques changent, mais c’est plus de l’ordre de l’actualisation qu’une réelle transformation de pratique. 

Avoir les dents blanches est-il un signe de bonne hygiène ?

C’est un bon indicateur, l’aspect visuel d’une dent permet de juger de son état, maintenant il ne faut pas tomber dans l’extrême non plus et croire que se faire blanchir les dents à un intérêt pour les dents. Ce type de pratique peut même être néfaste pour les dents en s’attaquant à l’émail. 

Est-ce que le covid a modifié vos habitudes durablement ?

Durant la crise je ne mettais pas de surblouse, j’ai essayé une ou deux fois, mais je n’aimais pas, je changeais simplement de blouse tous les jours. Auparavant, je pouvais facilement garder une blouse deux jours d’affilés si j’estimais qu’elle n’était pas sale. Maintenant, ça me paraît impensable. C’est la même chose pour ma secrétaire, elle change de blouse tous les jours maintenant. Sur le plan de la propreté au cabinet avant le covid, on était déjà rigoureux, au début de la pandémie, on nettoyait du sol au plafond entre chaque patient et on aérait la pièce, à présent, on est moins drastiques. On a gardé les purificateurs d’air, ils sont actifs en permanence. Les purificateurs d’air aident à gagner en temps, ils permettent de faire diminuer la quantité d’aérosols et particules des produits désinfectants que l’on utilise. Je pense que ça devrait être un indispensable de la profession, on émet des particules lorsque l’on fraise, il y a des émanations lorsque l’on utilise des pâtes composites ou lorsque l’on fait des amalgames. Avec un masque ffp2 ça ne pose pas trop de problèmes, mais personnellement, j'ai du mal à tenir une journée entière avec, je préfère un masque chirurgical traditionnel.

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